Tout le monde prétend avoir des principes et des valeurs de vie qu’il a puisé dans sa religion ou dans l’éducation qu’il a reçu. Tout le monde le clame haut et fort jusqu’au moment fatidique de prendre une décision qui engage ces principes et ces valeurs.

Les valeurs morales et religieuses sont nos principes de vie qui nous dirigent au quotidien et qui donnent sens à toutes nos actions. Ce sont des reflets de ce que nous considérons comme très importantes dans nos vies dans nos interactions avec les autres.

La vie en entreprise est souvent la résonance de la société dans laquelle nous vivons. Les principes et les valeurs sont-ils seulement prônés et pratiqués peu ou pas du tout ? Nous trouvons régulièrement dans les sites web des entreprises des valeurs de l’entreprise qui sont mises en avant. Comment s’assurer que les valeurs de l’entreprise sont appliquées dans ses rapports avec ses clients ou envers ses salariés ? Par le témoignage des clients et des salariés qui y travaillent.

Toutefois, le témoignage des clients ou salariés des entreprises n’est pas toujours très reluisant si on se fie aux commentaires sur le web. Dans une société ou les comportements opportunistes prévaut et où la fin justifie les moyens, la confiance envers les entreprises ou envers des gens s’érode progressivement à mesure que les mauvaises expériences s’accumulent.

L’une des valeurs cardinales ou presque tout le monde reconnait son importance dans toute relation humaine ou relation clients-entreprise est la confiance. Il est impossible de garder une relation sur le long terme si la confiance est entamée. Or le non-respect des valeurs partagées est très récurrent dans les relations salariés-employeurs.

 

Des impératifs catégoriques

Le respect de la parole donnée, la bienveillance, l’empathie, le respect… sont autant de notion constitutive des discours managériaux. Tout le monde s’accorde à le revendiquer mais lorsque nos intérêts sont enjeux, on observe une entorse et une violation de ces valeurs qui doivent pourtant assurer la confiance de nos relations.

Le respect des valeurs est d’abord une question humaine avant d’être des fondements de la culture d’une organisation. Nous sommes des êtres relationnels. C’est un besoin chez nous en tant qu’être humain. Les réactions des autres nous informe sur nous-même. Ne pas respecter les valeurs partagées en entreprise équivaut à violer le droit.

Selon le philosophe Emmanuel Kant (18eme – 19eme siècle), ne pas respecter dans les affaires la parole donnée, revenir sur ses engagements, tenir des doubles discours, interpréter fallacieusement un contrat, mentir sur un projet ou sur un concurrent sont autant d’exemples de violation des droits (et des droits d’autrui). Ce sont des impératifs catégoriques qui sont l’équivalent de la loi morale pour l’individu.

 

Un exemple : une question de réputation et de confiance

Je souhaite parler d’une expérience personnelle sur le respect de la parole donnée. J’avais moi-même l’habitude de m’engager oralement à faire quelque chose sans tenir parole. Il faut dire que dans mon esprit, ce n’était qu’une petite promesse, il n’y avait pas d’enjeu sur mon engagement. Je me retrouvais rapidement à oublier mon engagement. Un jour, une personne courageuse de mon entourage m’a interpellé vertement là-dessus. Je n’ai pu m’empêcher de réfléchir longuement sur sa réaction que je trouvais démesurée. J’ai fini par mesurer les propos qu’elle avait tenu « Tu n’es pas un homme de parole ». Ce n’était pas la première fois que je prenais un engagement pour quelque chose qui nous concernait. J’ai fini par lui présenter mes excuses humblement en reconnaissant que « je ne faisais pas attention à ce que je disais ». Et que « j’étais néanmoins entièrement responsable ». Depuis cette expérience, je m’engage que si je suis sûr d’assumer mes responsabilités et ma parole. Je fais rarement des promesses et réfléchis suffisamment à leur portée.

Chez Digital.in nous aimons le rappeler:

« Nous faisons ce que nous disons et disons ce que nous faisons »

Certaines personnes respectent rarement cette valeur cardinale dans leur relation avec autrui. C’est très facile de s’engager à faire quelque chose ou assumer une responsabilité, de faire une promesse. Qu’est-ce que ce comportement traduit ? une légèreté dans ses prises de parole, dans ses engagements ? une inconsistance ? de la complaisance ? de la manipulation pour faire plaisir ou obtenir quelque chose ?

Quoi qu’il en soit, il est important dans nos relations de faire attention à nos engagements. Car sur le long terme, c’est notre réputation qui peut en pâtir. C’est également une question de confiance. En effet, la non-tenue de la parole peut avoir des conséquences importantes sur la confiance et installer une méfiance dans la relation.

Dans nos pays dit sous-développés, c’est un des phénomènes récurrents dans les relations avec les gens mais dans les relations entre une entreprise et ses clients.

Le célèbre auteur-compositeur-interprète sénégalais Youssou Ndour dénonce ce comportement dans sa chanson Del Tew un extrait de la chanson dit ceci :

 « Si tu veux que les gens te donnent le respect que tu souhaites, respecte ta parole… »

 Dans la Bible il est écrit que « La réputation est préférable à de grandes richesses ». Proverbes 22 :1

 

Faire face aux aléas

En tant qu’entreprise, nous sommes amenés à rencontrer d’autres entreprises dans le cadre de nos activités. Je ne peux plus compter le nombre fois que certaines personnes s’engagent sans mesurer la portée de leur engagement. Pour une entreprise, les conséquences sont aussi importantes qui peut aller jusqu’à une rupture du contrat. Lorsqu’on crée une offre, il faut s’assurer que celle-ci soit en adéquation avec les attentes du client. Les aléas peuvent néanmoins perturber les engagements qu’une entreprise a prise envers ses clients. Dans ce cas l’entreprise doit apporter la preuve, en informer le client et y remédier afin de ne pas créer de la frustration.

Dans les relations entre le manager et ses équipes, il arrive régulièrement que des échanges rythment la relation. Le manager est face à des sollicitations permanentes des équipes pour régler des problèmes, répondre à des questions sur les augmentations, l’organisation, les promotions etc.

Un responsable du Potentiel humain dans un article sur LinkedIn disait ceci :

Au-delà du contrat juridique, le collaborateur et le manager se lient par un contrat psychologique ; Les promesses s’enracinent dans ce contrat psychologique avec, certes, le bénéfice de consolider l’engagement et la fidélité du collaborateur lorsque tout se passe bien. Mais lorsque la promesse n’est pas tenue, alors la désillusion peut être forte, avec un impact négatif pour l’entreprise comme pour le collaborateur, et possiblement de la souffrance du collaborateur (en particulier lorsqu’il est très engagé), et parfois du manager aussi.

Pour le manager, il ne doit pas gérer ses équipes en faisant des promesses car la promesse doit être rare et précieuse.

Lorsqu’une promesse ou un engagement n’est pas tenu – en effet cela peut arriver – il convient par respect pour autrui de ne pas fuir ses responsabilités et d’assumer en expliquant le pourquoi vous n’avez pas assumer ou le remettre à un autre moment en s’assurant de tenir parole. Les gens généralement ont une capacité de résilience et de compréhension.

Plusieurs spécialistes dans le domaine des relations affirment « moins nous faisons des promesses, mieux c’est ».

J’ai le bonheur d’avoir deux enfants. Ils ne manquent jamais de me rappeler les promesses et engagements envers eux.

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Djibril DIAW

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