Ce podcast a été préparé en s’appuyant en partie sur le livre, « le pluralisme managérial en Afrique » éditions ems, en hommage au professeur Emmanuel Kamdem.

Le professeur Henri Teko, docteur en sociologue et économie à l’université de Yaoundé 1 nous a parlé des travaux de chercheurs africains qui ont été initié depuis une vingtaine d’année sur la relation entre management des entreprises et culture africaine dans une démarche scientifique à prétention universelle.

Cette volonté des chercheurs africains pluridisciplinaires (anthropologie, ethnographie, psychologie…) de s’appuyer sur la spécificité africaine a conduit à essayer de contextualiser le cadre théorique des recherches en science sociales, en sociologie des organisations etc.

La perspective de repenser le management à partir de l’Afrique dans un objectif idéologique a conduit des chercheurs comme Henri Teko à regarder par exemple la gestion complexe d’un foyer polygamique pour en tirer des principes, les conceptualiser dans l’objectif de les appliquer en organisation ?

Cette manière de faire permet de se rendre compte des réalités africaines qui une fois conceptualisées peuvent enrichir la connaissance globale sur le management.

M. Teko déplore que ces travaux paradoxalement sont plus regardés en occident qu’en Afrique à cause d’un afro-pessimisme qui donne l’impression que ce qui est bien ne peut venir que de l’occident.

La plupart des organisations dite moderne en Afrique n’applique aujourd’hui que les pratiques managériales importées de l’occident. Cependant, ces travaux ont montré que les entreprises dans les secteurs informels qui sont le tissu économique dans les pays africains quant à elles sont étroitement liées aux configurations sociales et économiques des environnement africains.

M. Teko en parlant de l’histoire du management rappelle que la découverte du management asiatique dans les années 1970-80 a complètement révolutionné la perception du management dans le monde, la perception même de la réussite.

Jusque-là, on se disait, à partir des théories classiques, qu’il y avait qu’un one best way de réussite, c’est-à-dire que tant que l’entreprise n’était pas organisée et structurée d’une certaine façon, elle ne pouvait pas produire des résultats. Mais on se rend compte, à partir du modèle asiatique, qu’il y a des modèles de réussite qui s’appuient sur des réalités culturelles, des réalités socio-culturelles et qui produisent des objectifs d’efficacité bien plus marqués que ce qui se produit dans les sociétés occidentales. Et c’est ce qui se passe de plus en plus dans l’analyse des organisations africaines.

En quoi les atouts de notre culture, peuvent avoir un effet bénéfique pour renforcer la cohésion dans les entreprises ?

La recherche en Afrique a montré que les pratiques socioculturelles sont très présentes dans le TPE africaines car elles sont guidées par une volonté d’enracinement dans les territoires.

• Existe-t-il une cohabitation entreprise les pratiques socioculturelles et les outils de gestion modernes importés ?

• Comment le « Masla » qui est un trait culturel sénégalais qui consiste à rechercher le consensus est pratiqué dans les organisations ?

• Comment la philosophie « Ubuntu » en Afrique du Sud influence la dynamique des organisations ?

Beaucoup de questions ont rythmé notre échange avec le docteur Henri Téko qui a essayé d’apporter des réponses pour nous éclairer.

La relation entre cultures africaines et management est toujours un débat parmi les chercheurs à cause d’un manque de connaissance de la recherche des pratiques en cours dans les organisations mais aussi parce qu’il y a un problème de substance, de méthode et d’intérêt pratique.

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